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I)C TEMPLE D'AUGUSTE. 27 des îles du confluent, elle lui offrait un asile plus secret (1). Quant à la crypte existante sous le maître-autel de Saint- Nizier, et portant le nom de Saint-Polhin, nous croyons de- voir relever une inexactitude qui se trouve non seulement dans le Père Meneslrier et dans tous les historiens de Lyon en général, mais qui s'est accréditée parmi les fidèles, et môme parmi les membres du clergé lyonnais. C'est que cet oratoire n'a point pu, comme ils le pensent, être creusé par saint Pothin. Un examen attentif des lieux nous a prouvé au contraire, que cette chapelle si vénérée n'est devenue souter- raine que par suite de l'exhaussement du terrain des envi- rons, et surtout par la construction de l'église actuelle de Saint-Nizier. En effet, la découverte de la voie romaine sous la rue Mercière, par M. Renaud, et les marches retrouvées sous la place du Plâtre par M. Dubois, nous ont prouvé que le sol antique était, dans celle île, de dix pieds plus bas que celui, d'aujourd'hui. Or, la crypte de saint Pothin n'est qu'à dix pieds de profondeur précisément au niveau du sol antique, tandis que si saint Pothin l'eût établi sous terre, comme on le croit généralement, elle se trouverait au moins à dix pieds sous l'ancien sol. Nous croyons cet argument sans réplique. Saint Pothin aurait même été, à notre avis, dans l'impos- sibilité de creuser un oratoire souterrain dans cet endroit, car, encore aujourd'hui, si nous voulions enlever d'abord dix pieds de terre pour trouver l'ancien sol, puis creuser ce sol antique de dix pieds seulement, nous arriverions plus bas que le ni- veau des eaux de la Saône (2) qui s'y précipiteraient aussitôt. (1) Le dépôt d'amphores, trouvé en creusant sous le pavé d'une chapelle Saint-Nizier, ne laisse aucun doute sur l'emplacement où était l'habitation du dévoué chrétien, qui cachait aux jeux de ses ennemis, le saint évêquo de Lugdunum. (1) Dans ce quartier, la Saône est à dix-sept pieds et demi au-dessous du sol dans les basses eaux.