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               CHRONIQUE DE NOVEMBRE I9OO                   469

    La visite de M. Loubet, en dépit de certaines excitations,
 n'a donné lieu à aucun incident regrettable. Tout s'est
 donc passé d'après les formules solennelles et protocolesques,
 même le déjeuner offert au Président par la Chambre de
 commerce.
    Le 22 novembre, le président Kruger, débarqué la veille
 à Marseille et se rendant à Paris, s'arrêtait à la gare de Per-
rache pendant vingt minutes. Spectacle inoubliable que
celui qui lui fut offert du terre-plein de la gare, par cette
 multitude entassée sur le cours du Midi et acclamant avec
enthousiasme le vieux Président. Là, ni protocole, ni
solennité, mais l'expression de l'âme populaire faisant à
M. Kruger l'ovation la plus spontanée et la plus délirante.
   Entre temps, le n , M. Jaurès, l'apôtre du socialisme,
venait porter à Lyon la bonne parole collectiviste aux élèves
des écoles municipales réunis au Grand-Théâtre, sous la pré-
sidence de M. le Maire de Lyon.
   Mais, laissons là la politique et ses œuvres !
   Le 5 novembre, terrible explosion au dépôt central de la
Compagnie O. T. L., rue d'Alsace; deux morts, cinq
blessés. Le 18, la grève faisait explosion à son tour, à la
même Compagnie, et privait Lyon, pendant huit jours, de
tous moyens de transports en ville et dans la banlieue. Les
grévistes montent la garde devant les dépôts, assiègent les
voitures qu'on tente de faire sortir, causent quelques dégâts
à la voie; enfin, las de lutter sans motif avouable, ils
reprennent leur service le 24, sans avoir rien obtenu.
   A enregistrer encore la création d'un bureau de postes,
télégraphes et téléphone dans le quartier de la Bourse,
annoncée par l'Officiel le 2 novembre; l'ouverture, le 8,
de la ligne Sathonay-Gare des Brotteaux au service des
voyageurs; le 15, l'inauguration du nouveau cercle mili-