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3 lé MOLIÈRE A LYON sur notre terroir et nous pouvons réclamer une part de leur gloire comme notre patrimoine. Mais, tandis que les séjours, parmi nous, de l'ancien chancelier de l'Université de Paris et du futur curé de Meu- don ont été longuement commentés par les écrivains lyon- nais, Brouchoud, à peu près seul, nous a donné dans ses Origines du théâtre à Lyon, quelques détails sur les pas- sages de Molière. Ce sont surtout les écrivains du dehors qui ont recueilli les faits relatifs aux différents séjours que Molière a faits ici, entre les années 1652 et 1658. Si j'entreprends cette courte notice, ce n'est point, je l'avoue tout de suite, avec la prétention d'apporter aucune contribution nouvelle à ces recherches. Mais la démolition prochaine du quartier Saint-Paul, témoin des glorieux débuts littéraires de Molière, m'a inspiré l'idée de rassem- bler ce qui a été dit par plusieurs, en rectifiant quand cela m'a paru nécessaire et en me plaçant au point de vue spécial de l'histoire lyonnaise. Il s'y joint aussi une autre pensée que j'énoncerai à la fin de cette étude. * ** Molière avait traversé une première fois Lyon, en 1642. Il accompagnait Louis XIII à Narbonne, en sa qualité de valet de chambre tapissier du Roi. Le service se faisant par quartier, Poquelin avait le second trimestre. Libéré à fin juin, il a pu fort bien, au retour, s'arrêter à Lyon et assister, comme on l'a dit, à l'exécution de Cinq-Mars et de Thou, sur la place des Terreaux, le 22 septembre suivant. C'est un de ces faits qu'un témoin avisé était, en ce temps-là , tenu d'oublier.