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                    LA
244                      VERRERIE DE ROANNE

   Il semble que dès lors la nouvelle fabrique n'avait plus
qu'à travailler et à écouler ses produits ; elle avait obtenu,
arrêt du Conseil d'Etat, lettres patentes, arrêt du Parlement
autorisation et avis favorable du lieutenant général, de son
substitut, du procureur fiscal, des syndics et habitants de la
ville, mais les formalités administratives de l'époque n'étaient
pas encore épuisées. On avait compté sans les subdélégués
de l'Intendant ; à leur dire l'établissement d'une verrerie
était nuisible: c'était risquer de faire accaparer les cendres
neuves si utiles pour la vieille industrie du pays, les blan-
cheries de toiles ; c'était faire accaparer les cendres lessivées au
détriment de l'agriculture qui s'en servait pour amender les
terres fortes du Beaujolais et du Forez; c'était faire encom-
brer la rivière de Loire par les équipes de bateaux amenant
les provisions de charbon. Les malheureux verriers pour
obtenir leur établissement avaient d'abord stipulé qu'ils
tireraient leur charbon de Decize, et quand, invoquant la


plainte m'avoit été renvoyée, et luy ayant dit que ouy il me parut très
taché de la précipitation d'un de ses associez de Paris à la donner et me
pria de vous informer que les choses étoient paciffiées, au point qu'il
regardoit le s r Jars comme un de ses amys, qu'il l'avoit mesme prié à
la sérémonie de la bénédiction de leurs fourneaux qui se fit hyer par un
temps détestable et à laquelle de cinquante persones priées, il n'en
assista que onze. Dieu veuille pour eux que leurs autres opérations
plus essentielles ne soient pas plus traversées. Ils espèrent cependant
beaucoup mais c'est le langage de touts les nouveaux entrepreneurs
auxquels l'intérêt ou l'amour propre farinent les yeux, cet ouvrage
dépent de tant de circonstances que tout le monde n'en juge pas si
favorablement qu'eux, ils ont mis le feu à leurs fourneaux, je m'y trans-
porterai quand leur travail commencera et j'aurai l'honneur de vous
informer de ce qui en résultera. J'ay celuy d'être avec respect, Monsei-
gneur, votre très humble et très obéissant serviteur, H U E . — [Archives
du Rhône, C. 14.)