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84            LES LYONNAIS AU COLLEGE DE JUILLY

accessoires à près de 200 livres par quartier, tenaient-ils à
honneur d'envoyer leurs enfants dans un collège, dont la
réputation avait depuis longtemps passé les frontières de
la patrie.
   Et plusieurs y trouvaient la satisfaction de leur petite
vanité. L'affiuence de la haute noblesse augmentait à Juilly
d'année en année, et justifiait le mot de Saint-Simon par-
lant « des amis nombreux et illustres de l'Oratoire (1) ».
Nos bourgeois de Lyon, si jaloux de leur récent anoblis-
sement, si empressés à en faire parade, n'étaient pas fâchés
de voir leurs fils assis sur les mêmes bancs que les fils des
plus grands seigneurs de France, traiter avec eux en toute
familiarité, et se ménager ainsi pour plus tard de puissantes
protections.

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     Le 2r août 1700 (2) entraient à Juilly deux enfants âgés


  ( 0 SAINT-SIMON : Mémoires, t. IV, p. 416.
   (2) Voici quel était, en 1700, le régime alimentaire à l'Académie
royale.Le chef cuisinier, le Frère François Droux, son aide, Eustache, et les
trois valets de pension Benoît Robert, Louis Plaideur, Paul Lorrain,
opéraient sous la surveillance du Frère Claude Dutoc, dépensier.
Chaque semaine, l'Econome, le P. Costé, et le Frère Jean Andrieux,
pourvoyeur, se rendaient à cheval à Paris ou à Dammartin, suivis de
deux bourriques destinées à rapporter les provisions. En juin 1721, le
sergent du Roi à Dammartin leur dressa procès-verbal pour avoir acheté
des prunes hors du marché.
   Au réfectoire, les tables étaient en chêne et recouvertes de marbre
rouge. La vaisselle était d'étain. On la frottait chaque soir au sablon fin
de la Marne. Des cruches en grès de Choisy étaient disposées sur les
tables, une pour 4 personnes. Les timbales et les couverts d'argent
étaient fournis par les familles, les serviettes par le collège. Les groupe-