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                   LA VERRERIE DE ROANNE                     453

 trebatterie de s'addresser au Conseil où ils n'ont exposé que
 mensonges et suppositions et mis en avant des faits énormes
 qui choquent le bon sens.
    A l'égard de la suposition qu'ils sont auteurs de l'entre-
prise et du privilège de la verrerie, le sieur de Bigault a
bien fait voir le contraire, mais il y a nombre de lettres
des associés, entre autre du sieur Otrequin, qui le prouvent
de plus en plus; quant au reproche de la malheureuse
affaire qu'il a eu en la justice de Grandchamps près Nantes,
c'est un très mauvais prétexte pour l'insulter, parceque non
seulement le roy, par ses lettres du 11 mars 1740, a eu la
bonté de rappeller et décharger le sieur de Bigault et sa
femme du cas dont il s'agissoit, les a remis et rétabli dans
leur premier état et renommée, plainement informé de la
légèreté du crime que leur en imputoit et pour en instruire
le Conseil en peu de parole, voicy le fait.
    Le sieur de Bigault, occupé à la verrerie de Nantes, épousa,
en 1734, Jeanne Batellete, veuve de Guy Priou, bourgeois
de Grandchamps, à deux lieues de Nantes, elle étoit tutrice
de deux enfans de son premier mariage et possédoit le fief
de la Blanchère, qui consistoit en deux fermes dont de
Bigault et sa femme jouissoit depuis un an; un jour le sieur
de Bigault, qui se croyoit paisible possesseur des biens, invita
les nommés Le Coque et Pinnelle, ses fermiers, de luy con-
duire des bleds à Nantes, dont insolament ils luy firent
refus, disant qu'il n'étoit pas leur maître; le sieur de Bigault,
piqué de l'insolence de ces particuliers, qui avec leurs enfans
et domestiques l'insultèrent, la querelle échauffée, tous ces
particuliers s'armèrent de longs bois, bâtons et fourches
contre le sieur de Bigault, qui, dans cette extrémité, sa vie
en danger, mitl'épée à la main, le nommé Pinnal, armé d'un
grand bâton, s'avança sur le sieur de Bigault, qui, pour sau-