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LES LYONNAIS AU COLLEGE DE JUILLY 357 Bonaparte. Je copie ce curieux récit d'un chroniqueur con- temporain (1). « Le premier consul a trouvé en arrivant à Dammartin « ce qu'il est le plus flatté de rencontrer sur son passage, « la joie franche et sûre. Les habitants des campagnes des « environs s'étaient rendus en foule dans la ville. Des « apprêts simples, faits à la hâte, mais ingénieux, frap- « paient les regards ; l'inscription était courte : Viro. Le « discours du maire, le citoyen Lavollée n'a pas été long. « Citoyen premier consul, les habitants d'une antique cité « que vous venez de visiter, disaient à Henri le Grand : « Nous vous offrons nos cœurs et nos vins. Et nous aussi, « vous disent mes concitoyens, nous offrons à Bonaparte « ce que nous avons de mieux, nos blés et nos cœurs. » « Le maire avait à côté de lui un vénérable octogénaire, « qui portait une gerbe de blé avec cette légende : « Tu « nous protèges, et nos moissons prospèrent. » Un capitaine « d'invalides, sous les armes, avait mis au haut de son fusil « cette inscription : « Pour battre les Anglais, il n'est plus « d'invalides. » Les instituteurs et les élèves de Juilly, et « à leur tête le citoyen Lombois, ancien supérieur de l'Ecole « militaire d'Effiat, ont rendu leurs hommages au Consul. « Ce vénérable Nestor lui a adressé ce peu de mots : « Les « instituteurs de Desaix, de Casablanca et de Muyron (2) « viennent vous présenter ceux qui les remplaceront. » (1) Journal de Paris, N° du mercredi 29 thermidor an XI (17 août 1803). (2) Louis-Charles-Antoine Desaix, élève de l'Ecole militaire d'Effiat de 1776 à 1782, tué à Marengo. Louis Casablanca, élève du collège de Toulon, capitaine du vaisseau l'Orient, mort avec son fils à la bataille d'Aboukir, le i « août 1795. Jean-Baptiste Muiron, élève de Juilly de 1782 à 1787, sauva la vie au