Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
             LES LYONNAIS AU COLLEGE DE JUILLY                      351

« venaient, en place du Roi, assister au Te Deum solennel
« chanté en notre chapelle et présider les fêtes offertes à nos
« Messieurs par leur auguste souverain. » Nous n'avons
pu reconstituer le programme détaillé de ces réjouissances;
mais ce dut être parfait étant donnée la générosité du pré-
sent versé entre les mains du supérieur ( i ) . Il y eut, bien
entendu, grande représentation théâtrale et, le soir, séance
à l'Académie. Louis-Valentin Desgranges « parut au bal-
« let (2) qui suivit le drame, et fit lecture des vers suivants :

      AU PETIT DAUPHIN POUR L'iNVITER AU SOMMEIL

     Tandis que sous les lois de votre illustre père
          Que Vunivers entier vénère,
     On voit Mars enchaîné, les débats assoupis
          Et tous les rebelles soumis ;
     Tandis que ses sujets, dans une paix profonde,
          L'admirent gouverner le monde;
     Dauphin, goûtez aussi les douceurs du repos;
         Sommeil, prêtez-lui vos pavots.
     Un temps, prince, viendra qu'au milieu des alarmes
        Le jour et la nuit sous les armes,
     Appuyé sur un casque, entouré d'ennemis,
          Prince, vous passerez les nuits.
     Mais, maintenant, dormez, digne fils d'un tel père,
          Dauphin, dormez la nuit entière,
     Plus brave et plus vaillant, prince, vous deviendrez
          Par le repos que vous prendrez-

  (1) Le duc de Bourbon versait 800 livres au P. Supérieur et 25 livres
au sonneur, qui « avait ébranlé la cloche toute une journée ».
  (2) On lui procure pour la circonstance des bas en soie 15 livres, des
gants 32 sols, des escarpins 3 livres 15 sols, un ruban à cadenette
15 sols.