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                   .   MOLIERE A LYOX                 •   333

   Peu de jours après, 30 décembre, il joue avec sa troupe,
au profit de l'Aumône générale : la recette produit
217 livres. Un fait qui montre de quel crédit jouissait la
compagnie, est une délibération des recteurs de cet hos-
pice, en date du 6 janvier suivant. Us votent le prélève-
ment sur la boîte du bureau, d'une somme de 18 livres
tournois en faveur de la veuve d'un contrôleur de la
douane, sur la recommandation de « demoiselle Béjarre,
comédienne. »
   Le ro janvier 1658, a lieu l'enterrement de l'enfant des
Duparc, et le 4 février, la compagnie joue encore au béné-
fice des pauvres.
   Molière quitte Lyon le 27 février. Il se fixe définitive-
ment à Paris; le 24 octobre, sa troupe est autorisée à
prendre le titre de « Comédiens de Monsieur, frère unique
du roi ».
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   Durant ses séjours répétés à Lyon, Molière fut nécessai-
rement en contact suivi avec la population de la ville, d'un
caractère si particulier, à cette époque, et avec la popula-
tion flottante si diverse que ramenaient les foires pério-
diques. Pour un esprit observateur comme le sien, c'était
un vaste champ d'étude.
   Et pourtant, on ne rencontre pas dans ses écrits, comme
dans ceux de Rabelais, des témoignages apparents de cette
longue cohabitation avec les Lyonnais. Tout au plus trou-
vons-nous à relever cette scène où Mascarille, dans l'Etourdi,
se donne pour Suisse et en contrefait le parler. Les gens de
cette nationalité étaient nombreux à Lyon, surtout en
temps de foire. François I er , en reconnaissance des services
que lui avaient rendus les compagnies suisses à Marignan,