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MOLIERE A LYON 327
rôles. Elle voulait l'épouser, mais le père adoptif s'y oppo-
sait formellement.
On raconte qu'afin de l'obliger, par un éclat, à donner
son consentement, les deux amoureux se rendent un diman-
che à l'église de la Platière, vers l'heure des offices. Beau val
se cache derrière la chaire et, quand la nef s'est emplie
d'assistants, il déclare à haute voix prendre Jeanne Bourgui-
gnon pour femme. Celle-ci répond qu'elle le prend pour
mari.
Paphetin jugea prudent de céder, trop heureux, après
tout, que sa pupille n'eût pas été tentée de se passer du
sacrement.
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Le mariage de Marquise de Gorles avec René Duparc
avait été célébré le 23 février 1653. Quelques jours aupara-
vant, le 9, la troupe avait joué au profit des pauvres de
l'Aumône générale : la recette avait produit 308 livres. On
était aux approches du carême, époque où finissait la saison
théâtrale. La tradition s'en conservait encore pendant la
première moitié de notre siècle, puisque les engagements
d'artistes prenaient toujours date au mois d'avril.
Cet été, Molière se rend à Vienne et dans le Languedoc.
C'est là qu'il retrouve le prince de Conti, son ancien condis-
ciple au collège de Clermont, Molière et sa troupe obtiennent
désormais le titre de « comédiens de M. le prince de Conti ».
La compagnie était de retour à Lyon, à l'entrée de l'hiver.
Elle donnait, le 23 décembre, une représentation au profit
de l'Aumône générale. Mlle Duparc faisait baptiser, le
8 mars 1654, son premier né à Sainte-Croix, et tenait Ã
Saint-Paul, le 26 du même mois, la fille d'un horloger,
prénommée Marquise-Thérèse.