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308 CHRONIQUE DE SEPTEMBRE I9OO restées vacantes. Il les remplit avec conscience et avec un talent au-dessus de tout éloge. Comme compositeur, M. Camille Monet a laissé des œuvres qui ont eu grand succès, marquées au coin d'un vrai sens mélodique : Je crois en Dieu, créé par le ténor Delabranche ; Comme vous ave^fui, créé au Grand-Théâtre par le ténor Sylva, qui partit ensuite par l'Opéra, l'Abeille, le Nid, le Temps, pour ne citer que les plus populaires parmi ses œuvres, Quand je t'aimais, Pluie d'étoiles, valse dont le renom fut grand et que jouent encore tous les orchestres. A signaler encore, le 27 septembre, la mort au château de Sermezy, près de Charentay, en Beaujolais, de Mme H. Germain de Mautauzan, d'une famille très connue dans notre région. Enfin la mort nous ravit le même jour, à Paris, un de nos plus délicieux poètes, Gabriel Vicaire, qui succombe à la suite d'une longue et douloureuse maladie. Comme Pierre Dupont, issu d'une souche franco-cham- penoise, et qui personnifia si bien le génie lyonnais, Gabriel Vicaire, né à Belfort en 1848, et transplanté aussitôt sur cette belle terre de Bresse, s'imprégna si vite des senteurs de cette riche contrée, qu'il la chanta comme aucun de ses fils ne l'avait chantée avant lui. Gabriel Vicaire s'était fait le chantre populaire de l'Ain. On peut dire que, par la franchise de son talent, par sa compréhension exquise des impressions simples et naïves et par son sentiment délicat des légendes, il restera l'un de nos derniers poètes des champs, peintre d'une campagne qu'on ne peindra plus parce que l'esprit de terroir en a disparu dans les transformations modernes. Pierre Dupont était plus primitif, plus rustique, plus fort dans ses œuvres. Vicaire donna à ses vers un sens plus