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restées vacantes. Il les remplit avec conscience et avec un
talent au-dessus de tout éloge. Comme compositeur,
M. Camille Monet a laissé des œuvres qui ont eu grand
succès, marquées au coin d'un vrai sens mélodique : Je crois
en Dieu, créé par le ténor Delabranche ; Comme vous ave^fui,
créé au Grand-Théâtre par le ténor Sylva, qui partit ensuite
par l'Opéra, l'Abeille, le Nid, le Temps, pour ne citer que
les plus populaires parmi ses Å“uvres, Quand je t'aimais,
Pluie d'étoiles, valse dont le renom fut grand et que jouent
encore tous les orchestres.
    A signaler encore, le 27 septembre, la mort au château
de Sermezy, près de Charentay, en Beaujolais, de Mme H.
Germain de Mautauzan, d'une famille très connue dans
notre région.
    Enfin la mort nous ravit le même jour, à Paris, un de
nos plus délicieux poètes, Gabriel Vicaire, qui succombe à
la suite d'une longue et douloureuse maladie.
    Comme Pierre Dupont, issu d'une souche franco-cham-
penoise, et qui personnifia si bien le génie lyonnais, Gabriel
Vicaire, né à Belfort en 1848, et transplanté aussitôt sur
cette belle terre de Bresse, s'imprégna si vite des senteurs
de cette riche contrée, qu'il la chanta comme aucun de ses
fils ne l'avait chantée avant lui.
    Gabriel Vicaire s'était fait le chantre populaire de l'Ain.
 On peut dire que, par la franchise de son talent, par sa
 compréhension exquise des impressions simples et naïves et
 par son sentiment délicat des légendes, il restera l'un de
 nos derniers poètes des champs, peintre d'une campagne
 qu'on ne peindra plus parce que l'esprit de terroir en a
 disparu dans les transformations modernes.
    Pierre Dupont était plus primitif, plus rustique, plus
 fort dans ses œuvres. Vicaire donna à ses vers un sens plus