page suivante »
LES LYONNAIS AU COLLEGE DE JUILL.V 95 juin 1702, avec tous ses condisciples, notre jeune orato- rien « travaillait à la préparation de la Fête-Dieu », qui eut, cette année-là , un éclat inaccoutumé. Un prélat, né à Soissons et propre neveu de Colbert, « Jacques Desmaretz, « évêque de Riez, voulut bien porter le Saint-Sacrement et « M. de Juilly, lequel nous donna toutes ses fleurs ( i ) , « l'accompagner avec un garde du roi, de nos amis, que « le P. Supérieur avait envoyé quérir à Dammartin. » C. Le Blanc quittait le collège le 5 octobre 1702, était ordonné prêtre à Pâques 1705, et mourait supérieur à Angers, le 29 avril 1742. Dès lors, le mouvement s'arrête. C'est que, à Lyon, la gêne se fait durement sentir. Les familles sont décimées par les guerres de la fin du règne. En même temps, la nature, devenue subitement inclémente, envoie à notre malheureuse province une suite de fléaux désastreux : deux hivers, celui de 1701, surtout celui de 1709, d'une rigueur sans précé- dents, anéantissent les récoltes, affament la ville et les campagnes et provoquent des épidémies meurtrières (2). Pendant huit longues années aucun de nos compatriotes ne se présente, lorsque le Père Jérôme de Murard réussit à pour ses droits 12 livres, au tonnelier pour descendre le vin dans la cave et le retirer 12 livres, à M. Lecomte pour le loyer d'une cave dudit Charenton 30 livres, aux manœuvres pour monter le vin du bord de la rivière jusqu'à la cave 16 livres n sols 6 deniers, à 8 sols par muid. Plus il en a coûté pour tous les menus frais qu'il a fallu faire pour aller de temps en temps à Charenton pour le faire charrier icy 101 livres 7 sols 6 deniers. Les 81 feuillettes revenaient donc à la somme de 1.794 livres 6 sols 2 deniers. (1) On donna 19 sols d'étrennes au jardinier de M. de Juilly. (2) M. STEYERT : loc. cit., p. 348.