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58          NOTES ET DOCUMENTS SUR CORDELLE

   Le voisinage des ligueurs ne plaisait guère à Guy de La
Mure, d'autant plus que Villerest dépendait de son man-
dement et que les soldats de la garnison vivaient aux dépens
de ses terres dont ils pillaient et rençonnaient les habitants.
Cependant, comme les troupes qu'il commandait étaient
insuffisantes pour prendre l'offensive, il leva immédiate-
ment à ses frais une troupe de trois cents hommes de pied
et de cinquante chevaux, dont il prit le commandement.
En même temps, pour combiner ses efforts avec ceux des
habitants de sa juridiction, il leur adressa un manifeste leur
ordonnant : « dans le cas où les ennemis du Roy et de la
Patrie se présenteraient, de sonner partout le toscin et de
leur courir sus. »
   Les prévisions de Guy de La Mure ne tardèrent pas à se
réaliser.
   Vers le milieu de septembre, les soldats ligueurs de la
garnison de Villerest firent une sortie, du côté de Lenti-
gny, dans le but de se procurer du grain et des fourrages.
   Le capitaine châtelain de Saint-Maurice, qui se trouvait
alors dans cette place avec toutes ses forces, en ayant été
averti, se mit incontinent à leur poursuite. La bataille
s'engagea à la Grande Prairie non loin de la route actuelle
de Roanne à Villemontais. Elle dura peu, grâce aux habiles
dispositions de Guy de La Mure, bien que les ligueurs eus-
sent envoyé un gros de cavalerie au secours des leurs qui
s'étaient imprudemment engagés. Le chef royaliste ne s'en
tint pas à ce premier succès car, après sa victoire, n'ayant
pu pénétrer dans A'illerest à la suite des fuyards, comme il
l'espérait, il mit le siège devant cette place, l'emporta d'as-
saut quelques jours après et la replaça sous l'obéissance du
Roi (1).

  (i) Epitaphe de Guv de La Mure.