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LES LYONNAIS AU COLLÈGE DE JU1LLY 31 devenir plus tard évêque de Castres et membre de l'Aca- démie des Inscriptions. Sans doute le jeune confrère fut plus persuasif, car, le I e r janvier suivant, il eut le bonheur de conduire lui-même son élève auprès de l'Evêque de Meaux « entre les mains duquel notre pensionnaire fit abjuration ». Daniel quittait Juilly à la fin de septembre 1679, allait à Lyon « embrasser sa mère si heureuse de sa conversion », et, le 10 octobre suivant, rejoignait son frère à l'Oratoire ( i ) . Le 7 mars 1680, nous arrivaient deux originaux, un de la Goutte et son ami, le vicomte de Langeac, un Auvergnat, dont nous n'avons pas à parler ici. « Messire Aymar Chapuis de la Goutte, sieur deLustrac (2), « est de Montbrison, fils d'un conseiller du chef-lieu. Il est « logé en une chambre du cloître, étant céans pour prier « Dieu. » (2) Telle était, du moins, son intention. En (1) Nous les retrouverons tous les deux, s'il plaît à Dieu, dans une nouvelle étude sur les Lyonnais à l'Oratoire. (2) D'HOZIER: Armoriai général. — GRAS: Notes généalogiques. — J.-P. PÉRIER. — BROUTIN: Histoire des couvents de Montbrison.III, 60. (3) « L'enfant n'apportait rien dans son coffre », constate avec tris- tesse le Frère linger, Jacques Fallour, qui dut réunir à la hâte les pièces du trousseau. Voici comment, au XVIIe siècle, était composée la garde- robe d'un Julliacien. Tout était marqué au fil rouge d'Angleterre (1 denier les 2 marques) « par des petites filles du pays employées au blanchissage. » On brodait seulement les initiales de l'élève. La maison fournissait la literie et les essuie-mains. Les premiers objets remis étaient un chapelet en ivoire de Barbarie (7 sols 3 deniers), puis la tasse, la cuillère, la fourchette d'argent (envi- ron 50 livres), le couteau de table (5 sols), On déposait, dans les armoires du dortoir, 12 chemises et 6 mouchoirs en toile de Coucy, valant 1 livre 2 sols 6 deniers l'aulne, 4 caneçons et 3 camisolles en laine