page suivante »
32 LES LYONNAIS AU COLLEGE DE JUILLY réalié, que venait-il faire à Juilly ? C'est ce que se deman- dait sans doute l'économe, le P. Serard, qui ne cessait de se plaindre au supérieur, le P. Fresneau. « Nous avons déjà , « disait-il, dépensé plus de cinquante livres aux fenêtres de « sa chambre. » Et les nombreux croquis, perspectives plus ou moins réussies du parc et de l'étang, trouvés épingles aux feuillets des registres, qui le concernent, prouvent que messire Aymar de la Goutte passait en réalité plus de temps à ouvrir et fermer ses fenêtres qu'à prier Dieu. Il se croyait permis d'en prendre à son aise, car il payait bonne pension, 30 écus par quartier. En eut-il assez lui-même au bout de quatre mois; ou de Dourdan (3 livres 15 sols pièce), 8 cravattes en mousseline, garnies de dentelles plus ou moins riches (17 à 21 livres les 8), 4 cols et man- chettes de gaze (6 livres le tout), 3 paires de bas drapés à la marque de Jean Hindret (5 livres 5 sols), une paire de chossons en laine (4 sols 6 de- niers), 3 paires de bas de soye (6 livres 7 sols l'une), 6 paires de chaus- sestes du Mans (18 sols la paire), une paire de pantouffles (1 livre 6 sols la paire), 2 paires de souliers forts avec boucles d'argent (2 à 3 livres la paire), une paire de gants blancs (15 sols), un manchon en renard ou en loup-cervier, avec l'attache dite passe-caille (8 livres), un bonnet de nuict en drap pour la saison froide et 8 coiffes en toile de Rouen pour le reste de l'année. Sur la table de toilette était une cassette (4 livres), renfermant un miroer (8 sols), un canif (6 sols), un cisôt (7 sols), deux peignes en buis avec étuict (6 sols l'un), 2 brosses à habits appelées vergettes (12 sols), une boete cire d'Alemâgne pour les chaussures, enfin un flacon d'eau de la Reine de Hongrie (8 sols) destinée à lustrer les cheveux. L'uniforme, imposé depuis 1670 environ, variait, suivant les saisons. En temps ordinaire, les élèves portaient tous les vêtements qu'ils désiraient, surtout « la robe de chambre descendant peu au-dessous du du genoul. » A la Saint-Luc, ils se coiffaient du bonnet de velours noir a longs poils (35 sols), à Pâques, de la toque en taffetas gris (25 sols). La grande tenue d'hiver se composait d'un justaucorps {30 a 40 livres)