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 20            LES LYONNAIS AU COLLÈGE DE JU1LLY

 Puis, elle se rendit chez l'Econome, et offrit 5,000 livres
 pour la pension de ses trois enfants pendant quatre années.
 Elle demandait que ces derniers fussent logés dans une
'chambre à part, « soignés par un valet de confiance, appelé
 Poncet (1), amené tout exprès de son pays », et qu'on leur
 remît à chacun 1 livre 10 sols par mois pour leurs menus
 plaisirs. Le tout arrêté (2), elle « repartit en Dombes », et
 débarrassée de ceux qui la gênaient, convola à de secondes
 noces avec un sieur Altoviti, qui ne valait guère mieux
 qu'elle.
   Les fils, inscrits sous le titre général de Comtes de Mon-
tribloitd, étaient appelés Jean-Baptiste de Villars, Joseph-
Louis de Saint-Bernard, Joseph-Gaspard de Saint-Marcel. Ils
avaient de qui tenir. Gaspard, le plus jeune, était passionné
pour « les écritoires de corne de ceincture et les bouteilles
d'encre par diverses couleurs. » Il en avait acheté deux
douzaines au 1" janvier 1674. On lui confisqua « un vire-
barquin ». Rien ne restait entier entre ses doigts; il fallait
lui « couvrir ses livres en veau le plus fort et doubler de
peau ses vêtements du bas (3). »
  Le second, Joseph, était le type du paresseux, toujours
puni pour manque de travail et fautes contre la discipline.



  (t) Poncet les quitta le 15 juillet 1675, et fut remplacé par François
Rodenet, de Niort, à qui on donna, le 23 février 1677, pour un an et
7 mois de gages 118 livres et 15 sols.
   (2) Sur sa demande, la femme du maître de danse, M"« d'Elboust,
leur confectionne cinq douzaines et demie de serviettes pour 3 3 livres
10 sols.
   (3) Le Frère Bellemèrc avait classé les élèves en deux catégories, et
achetait, pour doubler leurs habits du bas, ou de la toile d'ortie à 15 sols
l'aune, ou des peaux de mouton à 7 livres l'une.