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l6           LES LYONNAIS AU COLLÈGE DE JU1LLY

un bambin de cinq ans. La pension de Claude-Hyacinthe de
Rébé, baron d'Amplepuis, marquis d'Arqués, de son gouver-
neur, un sieur Friscon, de son serviteur, Benoît Tripier,
était réglée à 275 livres par quartier, non compris le bois,
les chandelles et le blanchissage. Trop jeune pour suivre le
régime commun delà maison, qui ne permettait alors aucune
sortie, Claude de Rébé partait chaque année en septembre.
Il se rendait tantôt à Amplepuis, le plus souvent à Mont-
morency, chez une tante, qui, presque chaque mois, lui
envoyait à Juilly « une bottée de friandises ».
   Claude, très avancé pour son âge, entrait en sixième. Il
gagnait, au mois d'août, une mention d'honneur en mathé-
matiques et quatre prix, les années suivantes. La conduite
laissait plus à désirer que le travail. « Ce n'est qu'un nerf»,
disait de lui son professeur. « Il est impossible à régenter. »
   Louis de Villars, beaucoup plus âgé, s'était chargé de
défendre contre les brimades son petit compatriote. Les
relations entre les familles, déjà très étroites, se resserrèrent
encore au point que les deux amis quittaient ensemble le
collège, le 24 août 1668.
   Vingt-cinq ans plus tard, le 29 juillet 1693, ' e régiment
de Piémont, un des plus anciens et des plus illustres de
nos régiments d'infanterie, montait à l'assaut de Nerwinde,
essuyant sans faiblir le feu de 80 pièces de canon. Deux fois
le village était emporté, deux fois il était perdu par l'impos-
sibilité de s'y maintenir sous une pareille avalanche de
balles et d'obus (1). Sautant à bas de son cheval, brandissant
haut le sabre, le marquis de Rébé entraînait une troisième


   (1) Les obus furent employés pour la première fois par les Anglais
et las Hollandais, et les premiers, que l'on vit en France, furent pris à
cette bataille de Xerwinde.