page suivante »
LES LYONNAIS AU COLLEGE DE JUILLY 17 fois les débris de son régiment, suivi de près par toutes les troupes disponibles de l'aile gauche. Les ennemis, cédant enfin sous l'élan de cette dernière charge, abandonnaient Nerwinde et le champ de bataille. Mais, au moment où il sautait le parapet, le colonel tombait, le bras fracassé par une balle et la poitrine traversée d'un coup de sabre. Il mou- rait, l'année suivante, des suites de ses blessures ( i ) . « D'une intrépidité sans bornes, il avait plusieurs fois « déjà été menacé par la mort. A l'âge de 18 ans, un « boulet, après avoir traversé le corps d'un cheval, lui avait « enlevé le dessus de la cuisse sans briser l'os. Une autre « fois, une balle de mousquet perçait la coupe de son castor « si favorablement qu'elle l'effleurait à peine. Mais, à force « de braver les périls, il lassa la fortune, et périt à l'âge de « 33 ans, ayant toujours raison de craindre, comme lui « disait un contemporain, que cette aveugle, en se « voulant jouer, ne tue tout à fait (2). En 1670, la peste faisait des ravages dans notre région. La veuve d'Antoine de Châteauneuf-Randon, mestre de camp de cavalerie, Anne de Cruzy-Marsillac (3), quitta Lyon, où son mari avait été longtemps en garnison, et se réfugia à Ville-Parisis, auprès d'un vieil oncle, appelé Cail- lard. C'est là , du moins, que l'Econome adressait les bulle- tins. Le sixième enfant, « lyonnais de naissance », Jacques- Timoléon de Châteauneaf, comte du Tournel et baron d'Alenc, (1) SCZANNE : Histoire de l'ancienne infanterie française, t. II, p. 368. (2) M. STEYERT : Nouvelle histoire de Lyon, t. II, p. 368. (3) Nos registres la disent « Veuve calviniste, native d'Alençon ». Elle était, cependant, suivant Lachesnaye et Saint -Alais (T. II, p. 208;, nièce de Sylvestre, évêque de Mende et abbé de la Chaise-Dieu. N* I. — juillet 1900. 2