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474 LITTÉRATURE Que la pourpre de ï y r relève à tous les yeux : Quand, éventant sa main sous les bagues suante, Il se plaint de l'opale à son gré trop pesante, Qu'il ne peut, en été, se faire à ce tourment... Fùt-on de fer, de bronze, ah ! de grâce, comment Echapper au besoin d'en l'aire la satire, Et rester de sang-froid devant Rome en délire ? Vois l'avocat Mathon, maintenant usurier, Dans son carrosse neuf qu'il remplit tout entier ; Regarde sur ses pas ce délateur perfide (1) De son plus noble ami , dont la langue homicide, L'avarice éhontée arrache aux patriciens Ce qu'ils n'ont pas oncor dévoré de leurs biens. Massa le craint ; Carus l'encense et le caresse ; Latinus (2) tout tremblant lui passe sa maîtresse. Veux-tu te voir porté sur un bon testament, Jusqu'aux honneurs du ciel t'élever promptement, Ecarter tes rivaux ? Va baiser sur la bouche Cette vieille aux éeus qui t'attend dans sa couche . Proculée a le tiers, tu sais ; Gillon le quart. Chacun , à sa mesure, emportera sa part , Et suivant son travail Mais tu blêmis à l'œuvre, Tel qu'un homme aux pieds nus foulant une couleuvre, Ou comme le rhéteur, famélique avorton, Qui dispute le prix à l'autel de Lyon. Je ne pourrai jamais dire les flots de bile Qui me gonflent le cœur, quand je vois par la ville (1) Le délateur Régulus, sous Domitien. ^2) Autres délateurs moins connus. (3) Le vaincu était jeté au Rhône.