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LA BUE DE PAZZI 313
Bandini poignarderaient Julien, pendant que Salviati, ar-
chevêque de Pise, et Jacques Poggio, suivis d'une troupe
de révoltés, se rendraient à la citadelle et tâcheraient de
s'en emparer.
L'office divin commence, et le signal étant donné, Ban-
dini enfonce le poignard dans le sein de Julien et l'abat
à ses pieds. Laurent, blessé légèrement au cou, échappe
à ses assassins avec l'aide de ses amis. Bandini et Fran-
çois Pazzi sont arrêtés par la foule, et ce dernier, affaibli
par une blessure à la jambe, est emporté dans la maison
et étendu sur un lit. Jacques Pazzi, son oncle, va se
promener dans les rues, appelant le peuple à la liberté;
mais on ne lui répond que par des injures. Il se dirige
alors vers la citadelle, dont il croyait que l'archevêque
de Pise s'était emparé, et il se trouve assailli par une
grêle de pierres, ce qui le détermine à prendre la fuite.
Les principaux citoyens prennent les armes, vont retirer
Laurent de la sacristie où il s'était mis à l'abri, et le
ramènent en triomphe à sa maison. On fait bientôt main-
basse sur tous les conjurés, et l'archevêque de Pise, pri-
sonnier dans le château, est pendu à une fenêtre, revêtu
de ses habits pontificaux. Cette scène se passait en
1478. (Garnier. [Histoire de France, 1783, t. xvw.
p. 382).
Les suites de^cerévénement serrent sentir dans toute
l'Italie, dont les souverains fprirent parti, les uns pour
les Médicis, les autres contre. Le récit détaillé de "tous
ces désordres politiques me ferait sortir de mon sujet,
et je vais revenir à la famille Pazzi, qui naturellement
dut abandonner la Toscane pour se soustraire aux ven-
geances des Florentins.
Il parait que, suivant l'exemple d'une multitude de
leurs compatriotes, les Pazzi vinrent se fixer à Lyon,