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220 BIBLlOfcfiAPHIE. Ce tableau n'est-il pas sublime ?' cette toile ne pourrait- elle pas être signée du nom d'un maître ? nous connais- sons peu de poètes qui • aient à leur avoir une aussi su- perbe description que celle de ce tambour-major. Le régiment et notre voyageur se rendent aux Brotteaux. Ici les descriptions abondent ; voici bien le vieux Lyon de notre enfance et de nos pères ; le Lyon disparu, le Lyon que messieurs Saint-Olive et Morel de Voleine re- grettent. Les vers de M. Delastre le rétablissent tel qu'il était alors et, à ce point de vue archéologique seul, ce volume serait précieux pour nous. Mais la nuit vient, la bourse s'est vidée; le petit Robin- son couche sur les graviers du Rhône à l'endroit où se voit aujourd'hui le parc de la Tète-d'Or; la nuit est belle, heu- reusement. Cependant le lit paraît un peu dur à notre aventurier ; il regrette.sa couche douillette ; le morceau de pain du matin est fini et il pense au souper de sa mère. Sa mère ? il songe alors pour la première fois au chagrin de ses parents ; il se lève au point du jour et reprend le chemin de Trévoux; là , devant son repentir et ses promes- ses, il est pardonné. CHANGEMENT Ma raison, dès ce jour, par le cœur éclairée A la loi du travail s'éveilla préparée ; Je m'appliquai sans cesse à réparer mes torts. En me voyant ainsi, ma mère était heureuse ; Et de: tendres conseils son âme affectueuse Soutenait mes efforts. Mon père dont le front s'assombrissait naguère, Juge du changement, m'aborde moins sévère ; Ses encouragements redoublent mon ardeur. Fils aimant et soumis, aux auteurs de mon être