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MINIMES 109 Il était alors provincial d'Aquitaine (1) et venait à peine de déposer la charge de supérieur général de l'Or- dre entier, qu'il avait exercée de 1547 à 1550, après avoir été élu à l'unaninité au chapitre de Fréjus. C'est à ce titre qu'il assista à quelques-unes des sessions du Concile de Trente et qu'il prononça un discours remar- qué de l'illustre assemblée (2). Administrateur habile, il était aussi savant distingué et prédicateur de grand mérite. Loin de se montrer hostile ou de rester étranger au mouvement delà Renaissance, qui entraînait tous les esprits vers l'étude et l'amour de l'antiquité, il Y fut mêlé par ses travaux et par ses relations. Lui-même connaisait parfaitement le grec, l'hébreu et l'arabe, et il réunit au couvent d'Aix une fort belle et fort riche bibliothèque, composée surtout de livres écrits en langues orientales. Les érudits de son temps, la plu- part plus grammairiens encore que littérateurs,le consul- taient volontiers et suivaient ses avis. Un d'entre eux, son ami, Ange Canini, qui avait latinisé son nom et qui signait Caninius, (3) loue sans réserve son goût et ses connaissances. Mais si son érudition ne nuisait pas à son éloquence, dans le monastère l'orateur et le savant disparaissaient; il ne demeurait que le pauvre et saint religieux, fidèle à paraisons extraordinaires et longuement développées; mais il est précieux pour les détails biographiques qu'il contient sur les pre- miers Minimes. (1) Les ordres religieux sont ordinairement divisés par provinces ou régions, gouvernées par un supérieur provincial auquel sont soumis les supérieurs locaux de chaque couvent. (2) Les Minimes avaient à cette époque trois provinces en France celle de Tours, celle ds Paris et celle de Toulouse O d'Aquitaine. U (3) Cf. Biographie Michaud, art; Canini.