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                   PÉNITENTS DE LA CROIX                   68

fallait pas s'adresser à lui pour l'acquittement de la dette.
La belle élégante s'écria aussitôt : « Mon mari, c'est une
« ganache. » Elle plia aussitôt les dentelles, les mit dans
sa poche et quitta le magasin en laissant le commis dans
la stupéfaction.
   Au reste, toutes ces dépenses irrégulières sont censées
faire aller le commerce, et effectivement les ivrognes, par
exemple, font beaucoup de bien .à la vente du vin. On
pourrait citer d'autres faits de ce genre ; mais leur énumé-
ration me conduirait trop loin, je vais rentrer dans l'exa-
men de la loterie.
   « Les dictionnaires de Furetière et de Trévoux font dé-
« river loterie de lot ; parceque les loteries ne sont guère
« composées que de marchandises ou de sommes d'ar-
« gent, dont on forme des lots. »
   « Le commissaire de la Mare dit, d'après Ménage et du
« Bouchel, que le jeu de la loterie fut apporté d'Italie en
« France sous le titre de Manque, dibianca, et que les
« Italiens la nommaient ainsi en sous-entendant charta,
« à cause des billets blancs qui y sont en grand nombre
« (p. 205). »
   « Lesjoteries privées en préparèrent d'autres, qui ne
« tardèrent pas à s'établir chez nous dès qu'elles furent
« adoptées en Angleterre, et en Hollande (p. 208). »
   « Ce jeu dangereux 'ne fut implanté en Ang-leterre que
« vers la fin du xvn e siècle, et le parlement s'en occupa en
« janvier 1691, après de longs débats. Les Hollandais éta-
« blirentdes loteries dans la plupart de leurs villes, et l'on
ic s'étouffait pour avoir des billets. Ces jeux furent adoptés
« par la plupart des nations européennes, et l'on persuada
« aux princes que les loteries pourraient suppléer aux
< impôts et servir à éteindre les dettes nationales
 <
« (p. 209). »