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MBL10GRAPHIE f)5
Si l'abbaye de Savigny ou quelque grande famille du voi-
sinage avait fait bâtir cette église, leurs archives et la tra-
dition locale en feraient foi, la date n'étant pas très-ancienne.
Il faut qu'il y ait eu quelque cause, quelque raison qui ait
empêché de divulg'uer la source d'où venait l'argent pour la
construire.
En 1369, Anse était occupée par les Anglais. Un sergent
royal qui guerroyait contre eux fut maltraité par les gens de
l'abbaye de Savigny, sans doute parce qu'il était trop impé-
rieux et vivait aux dépens de l'abbaye. Pour ce fait, Léobiu,
ou autrement dit Léobard, abbé de Savigny, fut taxé à cin-
quante écus d'or, dont le roi néanmoins fit grâce aux reli-
gieux en 1372.
Son successeur, Etienne de Saint-Just, eut aussi un grand
procès à soutenir tant à Lyon qu'à Mà con et à Paris, à l'oc-
casion d'un meurtre commis par un de ses moines nommé
Montarcher sur la personne d'un nommé Bourgonon de l'Ar-
bresle, et qui lui coûta des sommes considérables, mais cela
ne l'empêcha pas toutefois de léguer au couvent neuf cents
écus d'or. La majeure partie de cette somme, cinq cents
écus, furent volés dans le trésor du monastère.
Ainsi le raconte M. Auguste Bernard, éditeur du Cartu-
laire de Savigny, et très-versé dans l'étude des chartes Ã
Paris.
Peut-être que Bourgonon était sergent royal à l'Arbresle,
et que ce meurtre arriva par suite d'un conflit entre le repré-
sentant du roi et le représentant de l'abbaye.
Mais voici comment s'exprime la Gaule chrétienne.
« Stepbanus litem gravissimum sustinuit propter occi-
« sum a monacho famulum regium in Arbrelâ, eà que cecidit
« ingenti pecuniœ summâ mulctatus cujus tamen partent
« non mediocrem regina condonari fecit abbati, scuta vide-
« licet 400, pro sui anniversarii fondatione.
« L'abbé Etienne eut un procès très-grave à soutenir Ã
« cause d'un meurtre commis par un moine sur un servi-
« teur du roi. Il perdit son procès et fut frappé d'une très-