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THIEHRIAT 35 mène à la richesse, à une richesse prudente et bien or- donnée. Comme preuve de la substitution malheureuse d'une architecture plus que médiocre à une décoration qui mé- ritait d'être prise pour modèle, nous ne citerons qu'un exemple entre cent. Il existait,rue Tupin, n° 20,unemaison bien remarquable. Les fenêtres étaient encadrées par des pilastres, un fronton et un soubassement dignes de Phi- libert-Delorme, et peut-être son œuvre. Cette maison est tombée sous le marteau des entrepreneurs de la rue de l'Impératrice, aujourd'hui rue del'Hôtel-de-Ville. Ils n'ont pas daigné la remarquer, car ils auraient pu facilement en prendre une empreinte photographique, en se plaçant dans la maison n° 15, à l'opposé. Mais, protestation vivante, un pilastre a échappé à la destruction. Il reste attaché au mur mitoyen de la vieille maison voisine, encore de- . bout en saillie sur l'alignement, et ce pilastre, plus ou moins mutilé se reproduit à chacun des étages. Telle est la puissance des œuvres d'art que leurs derniers débris conservent encore une grande tournure ! Qu'un ornema- niste, qu'un homme de goût veuille examiner celui que nous signalons, et qui frappe tant de regards : il sera surpris de la finesse de ces lignes, de la vigueur de ces profils, de l'élégance de cet ensemble qui, tout incomplet qu'il est, mérite encore d'être admiré. Pourquoi nos con- structeurs modernes n'ont-ils pas songé à copier sim- plement la belle architecture de certaines maisons qu'ils ont détruites?En respectant le passé, ils auraient eu moins de peine et plus d'honneur ; car il vaut mieux reproduire ce qui est bien que de le remplacer par du médiocre. Que l'on compare, dans la même rue, le n° 22 qui est de con- struction récente et dont nous ignorons l'auteur, avec le simple pilastre dont nous parlons, ou même avec le