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472               CHRONIQUE DE MAI      I9OO

   Enfin, le 26 mai, meurt à Lyon, M. Eugène Bonnetain,
ancien membre de la Chambre de commerce, administra-
teur de la Caisse d'Epargne, ancien président de la Chambre
syndicale de la Fabrique lyonnaise. Il fut aussi un
des membres fondateurs de cet asile de Saint-Léonard,
près de Couzon, ouvert aux libérés repentants par l'initia-
tive de cet admirable chanoine Villon, à qui le général
Séjourné remettait, le 9 mai, au nom du Gouvernement,
la croix de la Légion d'honneur, dans une véritable fête de
famille d'un charme si exquis. Quelle magnifique carrière
que celle de ce prêtre, fanatique du dévouement qui, tout
enfant, à neuf ans, portait en 1834, à Lyon, sur les bar-
ricades, le pain aux ouvriers, qui en 1865 fondait l'asile de
Saint-Léonard, où il a reçu plus de 3.000 libérés, qui, en
1870, emmenait cette légion singulière se battre contre les
Allemands ! Deux fois prisonnier autour de Belfort, deux
fois il est condamné à la fusillade. Son caractère fait reculer
l'exécution. Après la guerre, il réunit à nouveau ses « en-
fants » à Saint-Léonard. C'est là que vient le trouver cette
distinction si méritée. Jamais croix ne pouvait être placée
sur plus noble poitrine.
   Une autre décoration bien justifiée est celle qui vient
d'être accordée à M. Rougier, fait chevalier de la Légion
d'honneur à l'occasion du deuxième centenaire de l'Acadé-
mie de Lyon. M. Rougier est un des apôtres les plus ardents
de la Mutualité. En 1871, il fondait le Comité général des
présidents des Sociétés de secours mutuels de Lyon. Depuis,
jamais son dévouement n'a faibli.
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  Le deuxième centenaire de l'Académie de Lyon a été,
le fait littéraire le plus important de ce mois. L'Aca-