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84              LA LISTE HPISCOPALF. DK LYON

du reste, lui-même sa date, avec le nom de son auteur et
celui de la pieuse femme qui le commanda, en le destinant
à l'église de Saint-Jean et de Sainte-Marie. Gundohinus
l'acheva en 755, la troisième année du règne de Pépin, et
Fausta l'offrit, en accomplissement de son vœu à l'auguste
Trinité et à la douce Vierge Marie.
   La présence de la pièce, qui nous intéresse, a naturellement
suggéré l'idée que le livre avait été primitivement la pro-
priété de la cathédrale de Lyon.L'hypothèse estplus que vrai-
semblable. Pourquoi des étrangers, même très proches
Voisins et sujets d'un suffïagant, auraient-ils tenu à déposer
en cet endroit un document inutile, de pure curiosité ?
Cependant il existait, paraît-il, une église fort antique, dans
Autun, dédiée à saint Jean et à sainte Marie et si notre
Saint-Etienne eut l'évangéliaire à son usage, il le garda fort
peu. Une note, placée au-dessous de la dernière ligne, nous
apprend que, dès le deuxième quart du siècle suivant,
Saint-Lazare d'Autun l'avait déjà reçu dans son trésor. Quoi
qu'il en soit de ce petit problème, M. Delisle voit dans cette
page la reproduction des dyptiqucs épiscopaux de notre
Eglise, tels qu'ils étaient officiellement établis et récités sous
Ciiarlemagne. Le caractère de cette provenance témoigne
en faveur d'une authenticité peu douteuse. On sait en effet
que dès le commencement du Christianisme, en Orient aussi
bien qu'en Occident, les fidèles tinrent à conserver pieuse-
ment la mémoire des pasteurs qui les avaient gouvernés et
qu'ils la rappelaient dans leurs assemblées. C'était de leur
part un acte de reconnaissance, un hommage de vénération
posthume, autant qu'un signe de la pureté de leur foi et
de la perpétuité des enseignements traditionnels remon-
tant aux apôtres. Saint Irénée et Tertullien en ont tiré,
contre les novateurs qu'ils combattaient, un argument qui