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452                    BOSSUET ET LYON

    Ce serait, dans cette circonstance, se défier mal à propos
 de la diplomatie et de la politesse de l'aristocratique Chapitre
 métropolitain, que d'exprimer un doute sur la communauté
 de ses sentiments avec ceux des autres corps de la noblesse
 ou de la bourgeoisie.
    Cependant la préférence, accordée à Mgr de Saint-Georges,
•le comblait d'une joie toute particulière ; elle flattait son
 amour-propre, en lui permettant de relever une tradition,
 qui était restée inappliquée, depuis plus de cent ans, mais
 contre laquelle il ne consentait pas à tolérer une prescription
 même séculaire.
    Le nouvel élu avait appartenu à la compagnie; il avait
 occupé sa stalle, de 1650 à 1685, e t avait été investi de quel-
 ques-unes des plus hautes charges. On se souvenait encore
 avec quelle habileté et quelle application de bon adminis-
 trateur il avait géré l'obédience de Tassin-la-Demi-Lune,
 après ses deux oncles maternels, Hector et Marc de Cré-
 meaux. Le concordat, en vigueur depuis François I er , avait
 privé les chanoines du droit d'élection ; mais en abandon-
 nant au chef de l'Etat le choix du candidat, ils se flattaient
qu'on ne le prendrait pas en dehors d'eux. Sur quel titre
 était fondée cette prétention ? Leur avait-il été donné à
entendre que ce privilège servirait de compensation à celui
 qu'ils perdaient ?I1 est plus vraisemblable qu'il n'y eut jamais
 rien de précis et qu'une promesse de ce genre ne fut jamais
engagée, sans être accompagnée de quelques-unes de ces
 restrictions qui en atténuent singulièrement l'effet, quand
elles ne l'annulent pas entièrement. Mais quelle que fût son
 origine, et si suspecte qu'on la juge, quelles que fussent les
déconvenues successivesqu'elle avait engendrées, la préroga-
tive était chère aux chanoines ; ils tenaient bon pour ne pas la
céder, quoique tout à fait impuissants à la sauvegarder. Libres