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NOTES ET DOCUMENTS SUR CORDELLE 437 nait de plus à Guillaume du Verdier une pièce d'armure nommée godebert ( i ) et celui-ci payait en retour 83 livres viennois. Aussitôt après, le seigneur du Verdier achetait à Pierre del Seigneyns son droit sur une prise d'eau de la Loire, « vers Lignebonne, où existait un moulin appartenant à Gaucerand Ghersala, chevalier. » D'après un acte de cette époque, le château du Verdier était alors une maison forte avec tours et créneaux, fossés et ponts-levis. Au surplus, de par sa situation, il était déjà singulièrement fortifié. En effet, du côté de la Loire, un ravin escarpé en défendait l'approche. Il présentait du côté du nord le même aspect. Partout ailleurs de larges fossés en protégeaient les abords. De plus d'épaisses murailles crénelées et de hautes tours permettaient de défier l'ennemi et de l'écraser sous une grêle de pierres, s'il se fut aventuré sous les murs du château. Il est vraisemblable, bien que jusqu'ici aucun document ne soit venu en donner la preuve, qu'il fut commencé parle premier seigneur du Verdier, du nom de Guillaume, et achevé par son fils et successeur; car nous savons qu'en 1299, le mardi après les Rameaux, celui- ci rendait hommage au comte de Forez pour son château fort du Verdier avec droits féodaux, cens et rentes nobles, en la paroisse de Cordelle. Dans les premières années du xive siècle, Guillaume con- tinua à étendre les limites de son fief. C'est ainsi qu'en août 1300, il acquérait de Pierre du Port de Chantois et de ses frères, Michel et André, pour le prix de 18 livres viennois, une vigne appelée la vigne du grand Pommier, avec une autre vigne et terrain contigus, touchant le ruisseau ( 1 ) On appelait « goubert ou gaubert » une cotte de mailles de fer entrelacée, dont les chevaliers se servirent du XIe au xiv e siècle.