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                LA LISTE ÉPISCOPALE DE LYON                 167

et à son tour il a intronisé Barbarin, Veran et Aubrin.
   Nous avons déjà eu l'occasion de noter l'origine suspecte
des deux premiers ; elle a été fabriquée par une addition
toute gratuite au procès-verbal de l'enquête de l'évêque de
Thébarie, en 1308, pour la reconnaissance des reliques de
la collégiale de Saint-Nizier. Le second, Véran, avait été
l'objet d'une double méprise : on l'avait donné à Eucher
pour fils et pour successeur. Le docte chanoine répudie la
première de ces qualités pour son personnage ; il le distin-
gue clairement de son homonyme, enterré dans la cathé-
drale de Vence. Mais la séparation prononcée, la matière
est épuisée ; le fantôme archiépiscopal s'est évanoui.
   La dévotion et la reconnaissance l'ont-elles mieux inspiré,
 en lui conseillant de souscrire, les yeux fermés, à tout ce
 que le temps avait accumulé de légendaire sur saint Aubrin,
le patron de ses concitoyens ? La critique aurait certaine-
ment à sous-entendre plus d'une réserve aux dires de l'au-
teur. Mais ne serait-il pas inconvenant de lui reprocher des
scrupules, qui l'ont retenu de touchera l'auréole d'un Bien-
heureux, qui lui avait rendu la santé et qui l'avait tiré des
portes du tombeau ? On l'honorait autour de lui comme
originaire de la ville et comme ancien pasteur du diocèse ;
chaque année la procession stationnait devant la maison
où il était né ; une châsse dorée renfermait ses ossements, ses
gants et sa crosse. Le pieux sacristain n'en demanda pas
davantage ; il chercha le rang, qui s'adaptait le mieux aux
traditions, et croyant la place vide, au début du vi e siècle,
entre saint Etienne, chômé dans le voisinage, à Sury-le-
Comtal, et saint Viventiol, il en disposa pour le protecteur
de la collégiale et de la cité montbrisonnaises : à défaut de
ses actions qu'il ignorait, il vanta ses bienfaits posthumes,
dont on était comblé autour de lui.