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                 CHRONIQUE D'AVRIL I9OO                 395

   M. F. de Bélair avait exposé un Crépuscule, grande
composition qui montrait la synthèse la plus parfaite de la
peinture mystique du maître, harmonie de tons, poésie,
recherche dans le rêve et dans la pensée philosophique.
M. Gabriel Villard exposait une maîtresse œuvre : Sainte
Hélène, impératrice de. By^ancc, qui rapporta le bois de la
vraie croix, admirable symphonie d'or et d'étoffes cha-
toyantes, au milieu des gemmes et des tons fondus de la
mosaïque. Tout dans cette composition révélait la distinc-
tion, la richesse et l'élévation dans le style.
   C'était donc deux œuvres bien dignes d'être mises en
parallèle.
   Le succès de l'un ne pouvait diminuer en rien la valeur
reconnue de l'autre.
   Pendant ce temps, la Commission municipale achetait,
pour nos collections, les Å“uvres suivantes : Sur les flots>
belle toile de Claudius Barriot, déjà très remarquée au
Salon de Paris ; les Eglantiers, de M. Antoine Grivolas, mer-
veilleuse étude de fleurs et de paysage ; l'Arrivée des
Pêcheurs, de V. Flipsen ; des Chrysanthèmes, de Mme Bret-
Charbonnier ; la Chaîne du Mont-Blanc, de Jean Bain ;
la Brevenne, de J. Ridet ; Un soir de novembre, de Perra-
chio ; enfin une merveilleuse étude de sculpture, le Pen-
seur, terre-cuite de Fix-Masseau, un Lyonnais, élève de notre
école des Beaux-Arts, en pleine possession aujourd'hui
d'une réputation consacrée à Paris.
   Sans quitter le monde des arts, citons la très intéres-
sante exposition organisée, dans le hall de la rue Président-
Carnot, par M. David Girin, qui nous a permis de suivre
dans une vue d'ensemble le talent délicat, spontané, ami
de la lumière et de la claire chanson des couleurs, de ce
peintre si justement réputé, qui excelle si bien à donner