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                                  A Monseigneur


         Monseigneur le Chancelier de France, Ministre

            d'Etat.

                 MONSEIGNEUR,


    Claude-François Durand l'aîné, procureur en cour de
Lyon, remonstre très humblement et très rectuesement à
Votre Grandeur que ce n'est qu'à la dernière extrémité qui
se voit obligé d'avoir recourt à son autoritté et luy observer
que étant vif (veuf) et sur lage n'ayant personnes sur qui
pouvoir conter, il contracta mariage avec Florie Soleymard,
fille. Par raport audit mariage, plusieurs particulliers clerts
de palais et autres qu'il indiquera au nombre de plus de
quatre-vingts qui avoient pris des faux-noms, la plus
grande partie armés de pistollets de poches, sabres, épées
et battons et entre autres les nommés Laurant, Pignol,
Besson, Roux, pâtissier, Lugarde, fertblantier et nombres
d'autres gens du palais qui ont fait leur possible pour n'estre
pas connus par leurs véritables noms, lesquels contre le
droit, les déclarations de Sa Majesté et arrest de son parle-
ment s'avisèrent au mois de septambre 1756 de sasembler
et atrouper au devant à la rue du domicilie à Lyon dudit
Durand et là, despuis les huit heures jusques à cinq heures
du matin y foire la ehelavory (charivari) et y chanter des