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                   FRANCISQUE BOUILLIKR                   12 3

religion, il a voulu recevoir tous les sacrements en pleine
possession de lui-même, affirmant ainsi ses convictions reli-
gieuses et le plein accord de sa raison et de sa foi. Il est
mort comme il avait vécu, en philosophe stoïcien, devenu
un chrétien convaincu.
   Voilà quelles ont été la vie et la mort de notre illustre
confrère. Il nous reste à parler de ses œuvres.
   Son principal ouvrage, celui qui l'a rendu célèbre, et qui
a marqué sa place parmi les philosophes et les écrivains,
c'est l'Histoire de la philosophie cartésienne. Il l'a dédié à
Cousin, son maître vénéré. Il en a fait paraître plusieurs
éditions successives, qui ont été considérablement agrandies.
Les critiques les plus autorisés ont été d'accord pour
rendre justice à la haute valeur de cette œuvre, qui n'est
pas seulement l'histoire la plus complète et la plus docu-
mentée du cartésianisme, mais un traité de philosophie cri-
tique, où toutes les grandes questions de psychologie, de
métaphysique et de morale ont été admirablement discutées
et résolues. « C'est, dit Paul Janet, un des livres qui font
« le plus d'honneur à l'érudition française en philosophie;
« c'est un de nos livres que l'Allemagne connaît et estime
« le plus ». Il n'est pas moins remarquable par son style
si clair, si animé et si incisif, que parla justesse et la pro-
fondeur de la pensée et la puissance de l'argumentation.
M. Bouillier y a fait ressortir avec une vive lumière les
belles doctrines de cette école célèbre, qui a marqué de son
empreinte la science et la littérature du xvu c siècle et dont
l'influence s'est étendue jusqu'à nous. Il y a caractérisé
d'une manière saisissante la part de gloire qui lui revient,
ses grandes vérités et ses erreurs, avec toutes leurs consé-
quences, et suivi ses vicissitudes dans tous les pays. Sa cri-
tique et ses jugements ont fait autorité et sont devenus