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                   AVEC M. DE SA1NT-GERAN                     37

puisse davantage altérer cest affaire.; le tout en attendant
que le sieur d'Alincourt soit par delà, qui si doibt achemi-
ner bien tost, et auquel je commanderay d'en prendre con-
gnoissanee, pouradviser aux moyens d'accommoder le tout
par ung bon accord, et trouveray bien à propos que pour
cest effaict vous vous en adresserez à luy, et luy représenterez
les raisons qui vous ont peu mouvoir de commancer cette
broullerye, par la desmolition que vous avez faict faire,
sans aulcune forme de justice, de ladicte tumbe ou sépul-
ture ; sur quoy vous devez espérer que le sieur d'Alincourt
vous donnera tout subject de contentement. Sur ce je prye
Dieu, Madame de Chasteaumorant, qu'il vous ayt en sa
saincte garde. Escrit à Fontainebleau, ce xn e jour de novem-
bre 1613.
                                                 MARIE. »


   L'exprès était chargé aussi d'une lettre de M. d'Alin-
court, gouverneur de Lyon, qui priait Diane d'attendre son
arrivée prochaine, et de ne rien entreprendre auparavant
de nouveau pour les revendications de ce qu'elle pensait
être son droit. Le courrier royal, porteur de ces deux mis-
sives, arriva à Chàteaumorand le 15 novembre, sur les six
heures du matin.
   Pendant ce temps-là, d'Urfé était plein de perplexités. Ii
était venu à Fontainebleau recevoir les instructions de la
reine, qui lui avait enjoint de ne pas quitter la Cour. Mais
pouvait-il obéir? Ne sachant pas que le comte de Saint-
Geran avait congédié sa compagnie, ou du moins n'en ayant
pas la certitude, il estimait que son devoir était d'opposer
une épée à une épée, de courir au secours de sa femme,
dont il exagérait sans doute les périls. Qu'elle eût raison ou
tort, cela n'importait plus ; elle était investie, assiégée dans