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                          BOSSUET ET LYON                   447

trop différentes de celles de la conférence, que j'avais cha-
leureusement applaudie, en fort lettrée compagnie, je suis
porté à penser que le rôle des chanoines, dans cette affaire,
n'a pas été aussi actif qu'on l'a représenté, ni leur initiative
aussi directe qu'on a cru pouvoir l'affirmer.
   De quelque côté, du reste, que doive pencher le lecteur,
la discussion de ce petit problème est intéressante par elle-
même; elle nous ramène à la mémoire des événements de
notoire importance; elle évoque des noms célèbres dans nos
fastes civils et religieux; elle nous découvre quelques ressorts
de la politique et de la diplomatie ecclésiastique du grand
siècle ; ne sommes-nous pas excusables d'avoir passé par-
dessus la témérité qu'il y avait à le reprendre et à tâcher d'en
fournir une solution, conforme à d'anciennes et persistantes
impressions personnelles ?
   Commençons par produire le texte du zélé secrétaire épis-
copal : » Après le mariage de Monseigneur, M. de Condom
se trouvant libre était destiné à la première église du royaume
qui viendrait à vaquer... Depuis, dans les vacances qui sont
arrivées, il a été désiré à Beauvais, à Lyon, à Sens, et ces
Eglises lui écrivaient leurs vœux, le priant de venir les
gouverner. C'était à qui l'aurait ( i ) ».
   Personne n'aura le mauvais goût d'en disconvenir et ces
sollicitations, rappelant, quoique d'assez loin, les usages de
la discipline, modifiée par les concordats, étaient entière-
ment à la louange du prélat, qui en était l'objet, et à l'hon-
neur de ceux qui avaient la sagesse, sinon la puissance, de
le désigner.
   Ce témoignage est donc formel autant que sûr. Il serait
même superflu, pour l'affaiblir, de relever la légère erreur

  (1) Mémoires de l'ahbé Ledieu, t. I, p. 173.