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                            BIBLIOGRAPHIE                              I43

tion du patriarche des Frères Prêcheurs. Dès lors, en redire l'histoire et
la gloire n'est pas seulement faire une Å“uvre de pieux souvenir, mais
raconter des laits qui se rattachent en partie à l'histoire générale.
   C'est le 22 novembre 1206 que le fondateur des Dominicains intro-
duisit dans le couvent de Prouille les religieuses qui, malgré des vicis-
situdes sans nombre, devaient l'occuper jusqu'à la Révolution et même
en reprendre possession à notre époque, comme il sera dit. A peine le
monastère commençait-il à fonctionner qu'éclate la fameuse croisade
contre les Albigeois, croisade prêchée en grande partie par S. Domi-
nique ; pour favoriser davantage1 encore la conversion des hérétiques il
jette les bases de l'ordre des frères Prêcheurs et c'est à Prouille que,
par deux fois, en 1216 et 1217, le saint patriarche convoque ses compa-
gnons. 11 y établit un couvent proche celui des religieuses, en sorte que
tous deux ne portent que la dénomination générale de monastère de la
bienheureuse Marie de Prouille. Le fondateur établit qu'un religieux et
quatre lréres clercs seront chargés du soin spirituel des Sœurs.
   Celles-ci, avec le temps, se développent en nombre, la discipline tou-
tefois n'en est point énervée. Il faut lire dans l'ouvrage de combien de
garanties et d'observances étaient entourées le noviciat et la profession
des religieuses : l'office divin v est régulièrement chanté, le travail des
mains regardé comme un devoir, travail qui consiste dans la copie et
l'enlumination des manuscrits, la confection des ornements sacrés;
l'étude même y trouve place, étude des lettres divines et humaines,
ainsi que du chant sacré. Il faut ajoutera cela les méditations prolongées
et les pénitences volontaires de plusieurs Sœurs, dont la sainteté perce
à travers les cloîtres et se fait admirer jusqu'au dehors.
    Je passe rapidement sur la diminution de la vie religieuse causée par
l'usage de la nomination des prieures royales, C'est la commende sous
une (orme déguisée. Plus tard la Révolution supprime les ordres reli-
gieux et, en voulant faire des apostasies, suscitera partout des résolutions
généreuses et même le martyre. Mais « ce que Dieu garde ne saurait
périr ». Déjà le P. Lacordaire procure la fondation d'une chapelle com-
mémorative; grâce à des efforts multipliés on a pu réaliser cette belle
parole : « Prouille sera Prouille », et les religieuses dominicaines ont
depuis une trentaine d'années repris possession de leur ancien monas-
tère ; elles ont même entrepris la construction d'une magnifique église,
dédiée à Notre-Dame du Rosaire et sur laquelle on ne saurait trop
 attirer l'attention des âmes généreuses.