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                LES PÈLERINS DE BRETAGNE                 291

dra se substituer au rite mégalithique des monts grani-
tiques. On sent que l'homme, après des siècles nombreux,
a quitté les hauts lieux, que déjà il a dû s'établir dans les
plaines, tout en conservant un goût prononcé pour ces
hauts lieux où sont restés ses ancêtres.*
   Aucune étude de vue d'ensemble n'a encore été faite, avec
programme et méthode synthétique, pour étudier et classer,
après examen, les œuvres des philolithes; mais nous avons
foi entière dans l'avenir, et nous avons la certitude intime
que les générations futures arriveront un jour à déchiffrer
l'histoire primitive delà France, de même qu'on a déchiffré
l'écriture hiéroglyphique et hiératique d'Egypte, restée si
longtemps indéchiffrable.
   Nous avons indiqué, non pas des preuves, mais des faits
probants en ce qui concerne les chemins et routes mégali-
thiques, et en avons déduit des raisonnements explicatifs
pour appuyer notre opinion ; le tout se résume ainsi :
   Aux temps primitifs la plaine n'était ni sûre, ni com-
mode pour la circulation des premières tribus de la famille
humaine actuelle, qui sont venues s'établir dans la France,
les lignes de faîte ou de partage des eaux, la grande chaîne
hercynienne notamment, étaient relativement commodes
et plus sûres que la plaine; les animaux dangereux, l'ours
et le loup n'étaient pas des ennemis à faire reculer le nou-
vel arrivant dans sa marche en avant.
   Les philolithes, arrivés à la coupure où coule le Rhin,
entre les monts de la Forêt-Noire et les monts Faucilles,
s'étaient donc facilement répandus, en suivant le plateau
de Langres et la Côte-d'Or, vers l'ouest, jusque dans le
Finistère breton où la mer les avait arrêtés. Vers le sud,
jusqu'au versant français des Pyrénées, leur marche n'avait
pas présenté d'obstacles bien sérieux; en avançant vers le