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286             LES PÈLERINS DE BRETAGNE

   L'homme actuel avait domestiqué les animaux, ce que
paraît n'avoir pas fait le magdalénien, et, de plus et sur-
tout, l'homme arrivait avec l'animal qui lui est le plus
utile : le chien, qui avertit son maître du danger qui le
menace ; en passant par les sommets, il ne trouvait donc,
dans le règne animal, aucun danger dont il ne puisse être
averti par le chien.
   Reste l'homme magdalénien ; il était fort et robuste,
ainsi que le voulait sa création plus primitive ; là, surtout,
était le danger pour l'homme nouveau; encore faudrait-il
savoir dans quelle proportion de nombre, la famille magda-
lénienne couvrait la surface de l'Europe au moment où
apparaît l'homme actuel, soit à cette époque appelée par
G. de Mortillet l'Hiatus !
   Admettons que la tribu que nous avons prise au Finis-
tère soit assez nombreuse pour résister à ses ennemis, et
qu'elle soit partie avec l'intention d'arriver à la mer ou aux
montagnes réputées inaccessibles. Nous croyons qu'en
quelques années, 50 ans et peut-être moins, elle aurait
atteint les Pyrénées en suivant les lignes de faîte à travers
la France centrale, sauf cependant le cas où elle aurait eu à
soutenir des combats trop souvent répétés contre la famille
magdalénienne ; quant aux difficultés que présentait le
relief du sol, elles étaient moins grandes qu'on pourrait le
supposer.
   Nous n'avons parcouru, à pied, qu'une bien faible
section de cette longue ligne de faîte, mais, cependant,
malgré notre âge et notre vue affaiblie, nous avons suivi
les chemins de crête, la ligne de faîte, depuis le Chatoux,
arrondissement de Villefranche-sur-Saône, jusqu'au mont
Pila, dans la Loire.
   En partant du Chatoux, on voit, au sud, le cret de