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392              CHRONIQUE D'AVRIL I9OO

tenant Voinot porta ses deux pièces si près de la Kasbah du
ksarqu'elle s'écroula sur ses défenseurs. Mais un des maré-
chaux de logis, chef de pièce, et un canonnier furent tués ;
Voinot lui-même a été légèrement blessé.
   Nous allons entrer maintenant en pleine période électo-
rale et voir Lyon étouffé sous une couche multicolore
d'affiches de toutes provenances.
   Cette période s'ouvre par la révocation inexplicable de
M. Carret, juge de paix de Neuville, conseiller général
libéral; cette révocation est aussitôt rapportée, en présence
de la protestation unanime soulevée par cette mesure.
   Puis, ce sont les républicains libéraux du deuxième
arrondissement qui, le 21, offrent un grand punch d'hon-
neur à leur nouveau sénateur, M. Gourju; tandis que le
lendemain, les électeurs sénatoriaux rendaient à M. Répi-
quet le siège que lui disputait M. Thévenet avec tant
d'acharnement.
   Enfin, le 24, le Conseil municipal, à fin de mandat,
débaptisait l'avenue du Château pour lui offrir le nom du
président Félix Faure. Certes, nul ne doutera que M. Félix
Faure ait fait grande figure en France et à l'étranger. Mais
on ne saurait trop s'élever contre cette manie de dépouiller
nos rues de leur couleur locale pour leur donner des noms
empruntés à l'histoire politique contemporaine.


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  Pourquoi ne pas donner aussi une rue à tous ceux que
nous perdons et qui laissent dans leur pays un peu de
réputation, un peu de gloire locale ?
  Certes, Lyon n'en manque pas ; chaque mois emporte