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364        NOTES ET DOCUMENTS SUR CORDELLES

Lyon, les déclarait plus ruineuses pour le pays que la famine
et la peste.
   Le récit d'un fait, qui s'est passé à Cordelles en 1691,
mettra en pleine lumière le manque de sécurité des cam-
pagnes à la fin du xvn e siècle.
   La veille de Notre-Dame de février 1691, raconte Jean
Vignant, demeurant au village de Changy, paroisse de
Cordelles, le sieur de Foris La Valette, capitaine du régiment
de la marine, « qui était venu en ce pays pour faire recreùe
et qui était logé et demeurait avec le sieur Chapuis de Foris
son père, en son château de Rilly, susdite paroisse de Cor-
delles, et lequel faisait tant dans ladite paroisse que dans
tout le voisinage des désordres terribles et inouys avec ses
soldats, prenant par force tous ceux qui paraissaient devant
eux, tant pères de famille, maistres de maisons que autres »,
lesquels soldats, au nombre de treize, dont onze armés de
fusils, un d'une coignée et l'autre d'une massue, entrèrent
de force dans la maison du plaignant, se chargèrent des
nippes qu'ils purent trouver, prirent un lard tout entier et
tous les jambons, andouilles et autres menuses, (menues
viandes salées) « même s'en furent dans la cave tirer du
vin à pleins sceaux et à pleines chaudières qu'ils jettaient
par la maison, même lâchaient les poinçons sans les boucher »,
malgré les représentations de la dame de Bienavant, qui
était accourue en toute hâte en robe de chambre et pieds
nus, pour les prier de ne pas faire davantage de désordres,
renversèrent le père du suppliant dans le feu et lui auraient
fait à lui-même un mauvais parti s'il n'était parvenu à s'éva-
der, pieds nus, dans la neige et à échappera leurs poursuites
bien que meurtri d'un coup de fusil qu'ils lui avaient tiré
dans les jambes et « étant arrivé à la rivière de Loire, qui
 était glacée, il se hazarda de la traverser comme il fit, mais