page suivante »
318 CHRONIQUE DE MARS I9OO un peu notre histoire locale, écrite dans sa charité. Voilà pourquoi l'œuvre de M. l'abbé Vachet est digne de tous éloges. ** Terminons cette revue du mois en faisant une incursion dans le monde des théâtres, qui a eu des manifestations intéressantes. Le mois de février se terminait avec une reprise, aux Célestins, de Froufrou, cette charmante comé- die de Meilhac et Halevy, où Sarah Bernhardt se révéla pour la première fois aux Lyonnais, il y a vingt ans, après sa fugue de la Comédie française. Sarah Bernhardt vient de montrer, le ié mars, qu'elle était toujours la grande comé- dienne si applaudie, en créant à Paris l'Aiglon, ce nouveau chef-d'œuvre d'Edmond Rostand. Le 7 mars, reprise aux Célestins du Régiment, ce bon drame de Jules Mary, qui fut jadis un des plus beaux succès de la direction Dalbert. Celui-ci, peu prodigue de son naturel, n'avait cependant rien épargné pour monter la pièce avec grand luxe. Il y gagna sa fortune et put ainsi se retirer sur les bords de la rivière d'Ain où il adorait lancer la « mouchette » aux truites. Comme alors, la belle évocation du « Rêve » de Détaille a soulevé, cette fois encore, les bravos enthousiastes du public. Le 21, les Célestins reprennent les Pattes de mouche de Sardou; beau succès pour M. Sarter, pour Mmes Sanlaville, Durand, Lemel et Billon. Enfin c'est, le 22, la première du Capitaine Loys, mise à la scène intéressante d'un épisode curieux et un peu légen- daire de la jeunesse de cette femme si réputée, la Belle Cordière, un des souvenirs lyonnais les plus poétiques de la Renaissance. Aventure de cape et d'épée, elle est de bonne race cheva-