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i6o                   AUGUSTE ALLMF.R

semble pas être la doctrine qui se dégage de la Rome souter-
raine de Rossi. Allmer y songe sans doute lorsqu'il ajoute :
« Un correctif opportun vint, il est vrai, de bonne heure
tempérer ce que ce primitif christianisme avait d'excessif et
de par trop injuste et permettre l'accès du paradis aux gens
vertueux de tout rang et de toute condition. » (Iusc. de Lyon,
t. II, p. 213).
    Il ne faut pas s'étonner de voir ce noble esprit s'élever
 d'un coup d'aile au-dessus d'une inscription ou d'un détail
 archéologique pour atteindre à l'idée. Allmer avait profon-
 dément réfléchi et médité à travers le passé, sur le monde
 moderne. La méthode, en soi, n'est pas mauvaise, et ne lui
 a pas trop mal réussi.
    Quoi qu'il en soit, c'est dans l'amphithéâtre découvert
 en 1887, par M. Lafon, dans son jardin de la rue du Juge-
de-Paix, que furent suppliciés les martyrs de l'année 177,
dont onze sont connus : Sanctus, diacre de Vienne ; Maturus,
néophyte ; Attale de Pergame, citoyen romain ; l'esclave
Blandine ; Ponticus, enfant de quinze ans ; leur maîtresse ;
Vettius Epagathus « l'avocat des chrétiens » ; le grec Pothin,
chef de la communauté lyonnaise ; l'esclave Biblias ;
Alexandre, médecin phrygien ; Alcibiade. (Jnscr. de Lyon,
t. II, p. 210.)
   Le sang y coulera encore bien souvent jusqu'à ce que le
christianisme s'installe en vainqueur dans la Gaule et sa
métropole Lugudunum. Mais l'heure fatale de la ruine et
de l'irrémédiable décadence pour Lyon va bientôt sonner.
Allmer s'arrête un instant pour évoquer le spectacle pré-
senté par notre ville quelques années avant la fin du deuxième
siècle. Ce qui la caractérise c'est sa prodigieuse richesse
commerciale et industrielle : négociants en vins, nautes,
fabricants d'outrés, corporation de négociants cisalpins et