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AUGUSTE ALLMER 2ÔI transalpins, corporation des dendrophores, des charpen- tiers, des fabricants de sayons, etc., prennent une part active à la vie et à l'embellissement de la cité. Au-dessous de ces corporations fourmillent les industries de luxe « verriers, brodeurs ou tisseurs d'or, argentiers, orfèvres, ciseleurs, papetiers, etc., etc. » (Insc. de Lyon, t. II, p. 219.) On y tisse déjà la soie et les barbaricaires, brodeurs d'or de cette époque, font penser à nos canuts. Mais l'éclat de cette richesse éclipse la gloire des lettres et des arts. On va étudier à Rome et nos monuments funéraires par exemple se dis- tinguent plutôt parleur masse que par leur beauté. (Insc. de Lyon, t. II, p. 225.) Allmer le note peut-être un peu malignement, mais juste- ment. On peut ajouter, comme circonstance atténuante, que notre pierre se prête mal au ciseau du statuaire ; elle est trop dure et trop cassante. D'ailleurs, nous n'avons, sauf les tombeaux, que peu de débris de la ville romaine. Ses malheurs n'en rendent pas raison suffisamment. D'autant plus que les très beaux débris semblent remonter à l'époque d'Auguste ou à celle qui suivit immédiatement le premier incendie de la ville et sa reconstruction avec l'aide de Néron : « des chapiteaux et des frises qui ont fait partie de riches édifices, une tête colossale de Jupiter Dodonéen en marbre et de la plus grande beauté, plusieurs torses de statues de marbre certainement très belles : celui d'un jeune faune vêtu d'une nébride... A cette même splendeur primitive ont appartenu également de belles statues équestres en bronze doré, probablement fondues à Rome, qui, avec de nombreuses statues de marbre et de pierre concouraient à la décoration de l'autel national des trois Gaules. » (Insc. de Lyon, t. II, 224.) Ces magnifiques édifices et ces admirables statues sont,