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254 AUGUSTE ALLMER
soldats mis là en observation, ni davantage une halte
d'aventuriers... ; ce sont des Romains, des citoyens ro-
mains, beaucoup même parmi eux chevaliers romains, qui
depuis longtemps sont venus d'Italie s'établir à Vienne, la
métropole des Allobroges, à une demi journée de marche
et ont été, l'an dernier (44 av. J . - C ) , expulsés de chez
eux dans une émeute patriotique survenue à la faveur de
la guerre civile dont la mort de César a été le signal. »
ÇInsc. de Lyon, t. II, p. 140.)
Les Ségusiaves les ont recueillis et le Sénat, inquiet de
l'attitude de Lucius Plancus et de Lépide, partisans à demi
déclarés d'Antoine, a enjoint à ces deux généraux, en marche
vers l'Italie, de rebrousser chemin et de fonder une ville
pour les citoyens romains chassés de Vienne.
Allmer, après tant d'autres, se demande si Lyon existait
déjà , et quel est le sens du mot Lugudunitm. L'existence du
vocable celtique, qui s'est imposé aux Romains et a triomphé
du nom qu'ils ont donné à la ville fondée par Plancus, me
semble démontrer irréeusablement l'existence antérieure
d'un oppidum gaulois. Si César, fidèle à son système
général de toponymie, ne l'a pas mentionné, c'est qu'il
était peu important et n'a eu aucune influence sur ses
campagnes. Je serai donc, sur ce point, plus affirmatif
qu'Allmer.
De même je crois, malgré un grand bronze d'Octavien
(31 et 27 avant notre ère) (Jnsc. de Lyon, t. II, p. 148), un
médaillon en poterie sigillée, sur lequel figure un corbeau,
entre Munatius Plancus et le génie de Lyon, que Lugudu-
num signifie non la colline des corbeaux, mais la citadelle
du roi Lugus ou Lug ; peu importe, d'ailleurs, que Lug ait
aussi le sens de corbeau ou soit, ce qui est plus vraisemblable,
le nom du grand dieu des Gaulois. La thèse de M. d'Arboi s