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BIBLIOGRAPHIK 221 « Impulsif, agité, bavard, paresseux, flagorneur, cabotin, incohérent puisqu'il n'est guidé par aucun principe, dupcur souvent et dupé toujours par lui-même, ou par les autres, roublard de surface et au fond un naïf, tel est le politicien, » tel est Ventrajol. Avocat sans causes, v- commence sa carrière politique par la présidence d'une société de gymnastique ; puis c'est une gaie et rapide synthèse de la marche à la députation au milieu des intrigues bourgeoises. Le décor représente une petite ville anonyme, située vaguement entre Trévoux et Thoissey, sur les bords fleuris qu'arrose la Saône pares- seuse. De courtes et exquises descriptions laissent entrevoir le paysage, tandis qu'un spirituel vieillard, nommé Tontaine, explique avec une éloquente humour l'action et l'intrigue. Le portrait du maire Molleton est peint avec une telle maîtrise qu'il est impossible que ce ne soit pas d'après nature, mais il faut, parait-il, se méfier de ses ressemblances dans les livres, tant l'homme y ressemble souvent à l'homme. Le roman finit lorsque Ventrajol est nommé député et nous savons, par l'auteur, qu'il remplira, comme les autres, ce « rôle fécond et glorieux des rhéteurs qui, depuis l'enfance du monde, remuent les passions humaines avec les notions très simples et toujours les mêmes de Dieu, Patrie, Justice, Charité, Exploitation, Philanthropie, Liberté, Egalité et Fraternité. » F. BRÉGHOT DU L U T . MICHEL-ANGE A ROME La « Société d'études italiennes, » que Jules Simon fonda, il y a quelques années, et à laquelle M. Ch. Dejob, professeur â la Faculté des lettres, donna une vive impulsion, continue, à la Sorbonne, la série de ses intéressantes conférences. La dernière a été faite, le 17 février 1900, par M. Pierre de Bou- chaud, notre distingué compatriote, et a obtenu, auprès d'une nombreuse assistance, un vif succès. Le sujet delà conférence était: «Michel-Ange à Rome ».