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120 FRANCISQUE BOUILLIKR caractère plus intime et plus personnel, car pendant sa longue carrière il n'a pas cessé de nous appartenir, il s'est honoré d'être des nôtres, et il a toujours été entouré de notre admi- ration et de nos sympathies. Il nous suffira de retracer l'his- toire de sa noble vie dont nous avons été les témoins, et de rendre compte de ses nombreux et importants ouvrages, pour faire de lui un digne éloge en rappelant les services qu'il a rendus au pays et à la science. M. Bouillier est né à Lyon, le 12 juillet 1813. Il a terminé au lycée de Lyon de brillantes études commencées à Paris au collège Stanislas; il a été en philosophie l'élève de l'abbé Noirot qui s'est attaché à lui et a eu une influence décisive sur le choix de sa carrière. Entré en 1834 à l'Ecole normale, il s'y lia avec Saisset et avec Jules Simon, et y eut pour maître Cousin dont il devint depuis lors le disciple pré- féré. Il en est sorti en 1837, et il a été reçu le premier hors ligne à l'agrégation de philosophie, après une thèse très remar- quée sur la légitimité de la faculté de connaître. Il fut alors envoyé comme professeur de philosophie au collège d'Or- léans. Deux ans après, en 1839, ^ ^ut appelé, sur le refus de l'abbé Noirot, à la chaire de philosophie de la Faculté des lettres de Lyon qui venait d'être créée et qu'il a occu- pée pendant 25 ans. Son discours d'ouverturs du cours de philosophie qu'il a publié eut un grand retentissement. Ses brillantes facultés et l'éclat de son enseignement, attirèrent autour de lui de nombreux auditeurs, et il acquit bien vite un légitime renom. Bientôt d'importants ouvrages sont venus révéler son talent d'écrivain et l'élever à la célébrité, au rang desmaîtresde la philosophie. C'est en 1842, à l'âgede29 ans qu'il a publié son histoire de la philosophie cartésien nequi a été couronnée par l'Institut et qui a fait sa réputation.