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110        UNE PARTIE DK BARRES . AUX BROTEACX

      Viens échauffer ma verve, et rassemble et prépare
      Des mots pour expliquer le noble jeu de barres.
      Tu peux sans t'écarter invoquer Apollon,
      Ce dieu n'est pas toujours sur le mont Hélicon;
      Trop d'autres avant toi parcoururent la Grèce,
      Et ces lieux si vantés où repose Lucrèce;
      Ne vas pas t'enflammant d'un vol audacieux
      T'élever jusqu'au ciel et consulter les dieux,
      Ne me fins pas aller de l'équateur au pôle,
      Et que la vérité soit toujours ta boussole.

       Sur les humides bords d'un fleuve impétueux,
       Dans son rapide cours, noble et majestueux,
       Qui, dès qu'il a baigné les remparts de Genève,
       S'engloutit, disparaît et pompeux se relève,
       S'échappe, fuit, serpente en chemins tortueux
       Et nous étonne encore par un saut dangereux;
       Puis, roulant sans effort un sable qui l'épure,
       Vient arroser nos bords d'une onde toujours pure,
       Rencontre une compagne, en partage le sort
       Et lui donnant son nom, la conduit à la mort.
      'Sur le bord de ce fleuve, et vis-à-vis la ville
       Est une vaste plaine agréable et fertile.
       Le peuple, sur un pont adroitement jeté,
       Va braver en ce lieu les ardeurs de l'été ;
       Sous les arbres épais repose ou se promène,
       Mais chacun a son but différent qui l'y mène :
       Le fat, pour étaler un costume nouveau,
       Celle-ci, pour montrer un énorme chapeau,
       Ici, c'est une fille à côté de sa mère,
       Qui chaque jour y vient pour la mettre à l'enchère.
       Un phaéton léger, un carrosse élégant,
       Un écuyer qui dompte un cheval écumant,