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            UNE PARTli; DE BARRES AUX BKOTEAUX                        III

     Plus 'loin une sirène à voix douce et mielleuse,
     Qui cherche à s'assurer d'une rencontre heureuse ;
     De jeunes étourdis qui glosent sur le tout
     Et de galants abbés qu'on rencontre partout.
     Joignant ces promenoirs, et d'un accès facile
     Est un champ découvert, de rapport inutile.
     Ce fut là, que jadis, un prince en voyageant, ( i )
     Vit planer dans les airs l'Estrieux avec Eleurant.
     La courageuse Estrieux, Estrieux qui la première,
     Osa mettre le pied dans une montgolfière.
     Dans ce champ favori de grandes actions (2)
     Nous verrons s'escrimer nos nobles champions ;
     Nous les verrons couverts de sueur, de poussière,
     De l'un à l'autre bout parcourir la carrière.
     Aucun ne paraîtra le glaive dans la main,
     Percer son ennemi, devenir inhumain ;
     Le vainqueur triomphant en se couvrant de gloire
     Peut, sans verser du sang, remporter la victoire.
     Force et légèreté, c'est ce qu'il doit avoir.
     De la ville et des champs on accourt pour les voir
     Et de tous les états, on y voit le contraste.
     On rencontre d'abord une enceinte fort vaste,
     Sur de minces piquets enfoncés tout autour,
     Règne un cordeau qui fixe et trace son contour.

   (1) Le roi Gustave III de Suède, voyageant sous le nom de comte
de Haga, se trouvait à Lyon au printemps de 1784, et la seconde
ascension qui eut lieu dans notre ville fut tentée en son honneur le'
4 juin par le peintre Fleurant et Mme Tible. (Raoul de Cazcnove,
Ascension du ballon le « Gustave ». Revue Lyonnaise, t. 7.)
   Mme Tible était la femme d'un industriel lyonnais, fabricant et
montreur d'objets en cire ; je n'ai pu éclaircir le petit problème que sou-
lève notre poète en nommant cette dame Estrieux.
   (2) C'était sur l'emplacement actuel de l'église Saint-Pothin.