Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
286                       LA COXi PLAINTE

   A l'instar de cette complainte il en circule une autre qui,
sous une forme mélancolique, dit les misères, les amertumes,
les humiliations des jeunes gens peu favorisés du sort qui,
à seule fin de pouvoir continuer les études supérieures, se
résignent au rude métier de & pion ».

  La complainte des Pauv's Répétiteurs est fort joliment
tournée :
           Les potach'sà notre garde confiés
           Pourquoi se plaign'-t-ils d'êtr' surveillés ?
                Je vous l'demande
           Lorsqu'entre nous, y-a pas à nier
           Que nous somm's bien les prisonniers
                De tout' la bande...

   Les pauvres répétiteurs soumis à une sorte d'esclavage,
n'ayant pas le sou, ne sachant que par ouï-dire ce que c'est
que la liberté, passent encore pour des « bourgeois ».
              Enfin, 1' jour de la Révolution
              — De notre triste condition
                   Voilà l' plus triste ! —
              Nous serons fusillés, bombardés
              L' prolétaire nous prenant pour des
                   Capitalistes !

  La Complainte des Petits Commerçants, — fort joliment
tournée par mon ami Pierre Brondel,— est un réquisitoire
en règle contre l'invasion des Bazars et des Grands Magasins
qui, à Lyon, ont fini par tuer, — à leur profit, — le petit
commerce de détail :
              Maintenant les jours contraires
              Se lèvent à l'horizon,
              Bouclez valise et maison,
              Petits commerçants, mes frères,
              Car les temps sont révolus
              Et pour vous rien ne va plus.