page suivante »
LES BEAUX-ARTS A LYON. 423 Lyon à la sainte Vierge pour avoir été préservée de la terrible épidémie, est encore un chant à la louange de Marie. La ville de Lyon, poursuivie par trois fléaux le choléra, la guerre civile et la destruction, s'agenouille aux pieds de la Vierge puissante, qui la couvre de son manteau ; à droite un ange armé d'un glaive arrête les fléaux; du côté de l'enfant Jésus, à gauche de la Vierge, sont les patrons qaï intercèdent pour la ville, saint Jean- Baptiste, saint Pothin, saint Irénée et sainte Blandine ; au bas du trône, sur lequel est assis Marie, le lion sym- bolique est couché et lèche ses plaies (1) ; dans le haut du tableau, deux anges tiennent déployée une banderolle avec cette inscription : « Salus infirmorum, Stella rnatu- lina, Auxilium christianorum. » Le coloris est doux et clair . comme celui d'une fresque. Ce tableau devait en effet en tenir lieu et occuper le fond d'une des nefs latérales de la chapelle de Fourvière. La composition majestueuse et simplement ordonnée, « le choix des types, le dessin, l'expression des tètes, la simplicité des attitudes et des draperies, si naturelles, enfin l'harmonie de l'ensemble » font du tableau du Choléra une peinture monumentale de premier ordre (2). (1) Ce lion n'a pas été peint par Orsel ; et nous entendions M. Fai- vre-Duffer, un des élèves d'Orsel, regretter que son maître ne l'ait pas pu exécuter, ajoutant que, pour préparer ce lion symbolique, Orsel avait fait des études magnifiques et nombreuses d'après les lions du Jardin-des-Plantes de Paris, si soigneux il était dans les moindres détails. (2) Voir l'Explication raisonnée du tableau votif du choléra, par M. Martin-Daussigny, Lyon, 1852. Placé d'abord à Fourvière, ce tableau y a été mal soigné : l'humidité et les vapeurs, si fréquemment accumulées dans l'église par suite de la grande agglomération des fidèles, l'ont profondément altéré. On l'a, tout récemment, ôté de Fourvière et mis dans l'église primatiale, en attendant qu'on essaie de le réparer.